Douleur
Dans un jardin à Zurich, j’ai découvert trois grandes statues d’anges taillées dans la pierre.
Ils étaient si beaux, si bienveillants, souriants et sereins que j’ai voulu les reproduire en peinture.
Puis j’ai ajouté une femme vêtue de noir prostrée sur une tombe.
Je me suis aperçue que son chagrin créait un nuage sombre au-dessus d’elle et que cela empêchait les rayons de Lumière de parvenir jusqu’à elle.
Les Anges veillent sur elle. Ils s’opposent à cet envahissement mais la femme doit lutter elle aussi pour se libérer de cette obscurité.
Cette peinture m’a inspiré le texte ci-dessous:
Bienvenue aux larmes quand elles affluent.
Bienvenue à la douleur quand elle nous poignarde.
Toute souffrance est une porte sur le chemin de notre évolution.
Acceptons d’en franchir le seuil.
Cette acceptation s’accompagne d’un grand défi: celui de refuser de stagner dans le malheur en s’identifiant à lui.
Telle est la valeur initiatique des deuils symboliques ou réels qui jalonnent notre chemin de Vie. Chacun d’eux est un désert à traverser.
Le moment venu, acceptons qu’un sentiment de détachement apaise notre coeur.
Le détachement est le contraire de l’indifférence.
Alors que l’indifférence nous emprisonne, le détachement nous conduit vers l’amour, l’amour qui nous fait aimer l’autre tel qu’il est, au-delà de toute attente.
Paradoxalement, cette qualité d’amour passe par le détachement.
Alors s’éveille en nous une inaltérable légèreté. Elle vient nous habiter après la descente dans la profondeur de notre souffrance. Elle est accompagnée par cette joie dont il est dit qu’elle est l’ essence même de notre être.